Echo de la conférence qui s'est deroulée à Reims le 6 avril 2024 sous le titre "Parlez-moi d’amour…"
Emmanuelle Borgnis Desbordes vient de nous parler d’amour tout au long du cycle de conférences de l’ACF en CAPA de cette année, et nous en sommes ravis !
Le samedi 6 avril, il était question de l’amour et de ses embrouilles. Parler d’amour, c’est faire référence au désir et à la jouissance ainsi qu’au manque de l‘autre et à la demande d’amour. Cette demande d’amour engage-t-elle toujours un possible ? L’amour est un évènement de corps, sans soutien d’aucun discours établi. Il est une contingence de la rencontre et non une nécessité, il apparait comme suppléance au rapport sexuel qui n’existe pas. L’impossible rapport qui fait désirer. Et une phrase : « seul l’amour permet à la jouissance de condescendre au désir ». La castration est au cœur de ce non-rapport.
L’amour peut apparaitre aussi comme consentir à se faire le symptôme de l’autre, d’y tenir cette place. Et l’amour, mis en place de vérité, comme ce qui permettrait d’avoir accès à ce qui commande le manque. Aujourd’hui, Emmanuelle Borgnis Desbordes nous dit que « le désir est rabattu sur un vouloir jouir aliénant ». Nous sommes sous l’ère du « jouis à l’envie » et du « règne de l’un sans l’autre ». Nous assistons au tout dire, tout doit être dit, c’est « l’heure de la transparence » avec l’impératif de « vibrer » ! Une attente de ce qui pourrait s’écrire dans le rapport sexuel. Il faudra s’en débrouiller.
Pour aller plus loin, Emmanuelle Borgnis Desbordes a fait référence à Clotilde Leguil (« Céder n’est pas consentir »), à Pierre Naveau (« Ce qui de la rencontre s’écrit), ainsi qu’à Sonia Chiriaco (« Variations sur l’amour ») ou bien encore Gil Caroz (« La vérité de l’acte sexuel »). Il a aussi été question du séminaire « Encore » de Jacques Lacan. La littérature ne fut pas absente de cette conférence, puisque la nouvelle d’Henry James, « La bête dans la jungle », a servi d’illustration aux embrouilles de l’amour.
Muriel Folton