6e journée d’étude de la Fédération des Institutions de Psychanalyse appliquée (Fipa)
Du flux et reflux de la libido sur le moi dans les moments de rupture, à l’amour ou la sublimation, du mirage narcissique à l’investissement dans les objets du monde, la libido est labile. C’est toute une cartographie, sous-tendue par la découverte freudienne de la libido que fait ainsi surgir le titre de notre prochaine journée de la FIPA.
Mais au-delà du concept, ces déplacements de la libido convoquent surtout immédiatement notre pratique quotidienne, lorsque justement, le symptôme, incrusté dans le corps, ne produit plus rien d’autre que de la douleur. Pour ces adolescents retirés entre les quatre murs de leur chambre, ou ces étudiants qui ont « décroché », venir au rendez-vous donné s’avère parfois la seule sortie à laquelle consent le sujet pour venir rencontrer un praticien, qui fait alors figure de « moteur immobile », c’est-à-dire, comme le précise Jacques-Alain Miller, « qu’il anime l’autre à se mouvoir et à venir », permettant un premier déplacement de libido en ce qu’il « implique par lui-même, le renoncement à d’autres activités, induit une gêne dans la vie courante et, par là-même, attribue une valeur à cette rencontre. »1
Comment saisir l’actualité de cette triade déplacements/fixation/fixité de la libido chez les sujets qui se présentent dans nos institutions ? Et quel « truc »2 permet, par la parole, que le « quantum de libido » trouve à se réguler et à se nouer autrement, pour qu’on puisse mieux s’en débrouiller ?
« Force constante »3, la poussée de la libido est « invariable », dans son effort vers la satisfaction, y compris dans les moments où la dévitalisation et la souffrance psychique du sujet semblent causer son vidage. Aucun déplacement de libido ne peut donc s’envisager sans son corollaire, cette fixation de libido qui surgit de la répétition hors-sens, de l’itération de ce dont les sujets viennent se plaindre, mais à quoi ils tiennent aussi paradoxalement le plus. Car si la libido est prise, chez le sujet parlant, dans les mailles de la chaîne signifiante où se perd son désir, ce n’en est pas moins toujours avec le caractère d’une certaine fixité, d’où « le concept de jouissance a trouvé sa nécessité »4 dans la relecture lacanienne du concept freudien.
+ d'infos