Adolescent, sujet en devenir

 
Cycle : Adolescent, sujet en devenir
 
« L'adolescent, le pousse-à-l'Un et ses troubles d'identité » 
 La clinique de l’adolescent d’aujourd’hui implique répondre à la question « Qu’est-ce que c’est l’adolescence ? » dans le monde où les sociétés s’éloignent de la tradition de l’être pour le pencher vers un utilitarisme de l’existence sans précédent. Sans l’appui des rites d’initiation, les individus se rendent davantage confus et se retrouvent dans une éternisation du temps-pour-comprendre qu’est l’adolescence, avec son inflation imaginaire et la précipitation dans une métonymie sans fin de soi. Privés de l’intégration de l’ordre symbolique des métamorphoses de leur corps et de l’image de soi et du passage de la question sexuelle du privé vers le public, l’adolescent d’aujourd’hui se retrouve sans l’appui d’un opérateur qui permettrait de tenir ensemble le réel, le symbolique et l’imaginaire. À l’opposé, l’autre penchant c’est de trouver des adolescents qu’essaient de se protéger de cet effet de désorientation généralisée, en essayant de faire consister une énonciation avec un point de capiton rigide : « Je suis ce que je dis » – égide du rejet et du déni de la dimension de l’inconscient. Ce qui était jadis des adolescents en rapport aux avatars de l’Œdipe et ses conséquences, c’est aujourd’hui des adolescents qui essaient de s’émanciper de l’Autre. Ceci en découle des nouvelles manifestations de la sexualité où l’idéal de satisfaction remplace la satisfaction d’un idéal. Il s’agit d’en tirer un certain nombre de conséquences cliniques à partir de la souffrance et de ce qui fait symptôme pour les adolescents, aujourd’hui. De plus en plus encombrés par le pousse au jouir, commandement marqué du entrecroisement du discours du capitaliste et du discours de la science et qui le laisse dans un désordre majeur, l’adolescent se voit entre les identifications et les identités – impératif d’un « Je suis » qui se veut absolu, l’un des noms du symptôme contemporain qu’est l’autodétermination. Quels effets sur le sujet, sur son arrimage au monde et à son existence et aussi sur son corps ? 
 
 
 
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